De nombreux sportifs pensent que la bière est bonne pour la récupération. On lui prête en effet certaines vertus : elle permettrait de se détendre, de reconstruire les fibres musculaires martyrisées ou encore de réhydrater l’organisme. Alimentée par quelques légendes tenaces, elle est ainsi devenue une boisson plébiscitée par les sportifs après l’effort au-delà même de son aspect convivial. Alors, mythe ou réalité ?
La bière est fabriquée à partir de 4 éléments : l’eau, le malt (obtenu le plus souvent à partir d’orge), le houblon et la levure.
Une fois élaborée, elle est composée à environ 90% d’eau, 4% d’alcool, une petite quantité de sucre, des vitamines du groupe B (B1, B2 et B6 principalement) et des minéraux (potassium, calcium, magnésium surtout).
Elle contient très peu de protéines et aucune graisse.
Ainsi, malheureusement pour les amateurs de blondes, de brunes et de rousses, la bière contient peu de glucides, peu de protéines, peu de sodium et d’antioxydants. Ses qualités nutritives sont donc loin d’être satisfaisantes pour les sportifs. D’autant que la bière reste avant tout une boisson alcoolisée.
Pour bien récupérer après une activité sportive, il est nécessaire de :
-Ingérer des glucides pour reconstituer les réserves de glycogène,
-Ingérer des protéines pour renouveler la masse musculaire,
-Se réhydrater en buvant de l’eau et des sels minéraux (notamment du sodium) dont les pertes peuvent être importantes selon l’intensité de l’activité et l’environnement extérieur (voir nos articles sur l’hyponatrémie et les boissons de l’effort).
Or, comme nous l’avons vu, la bière ne contient aucun de ces éléments en quantité suffisante, sauf l’eau. On serait donc tenté de penser que cela suffit pour assurer aux sportifs une hydratation satisfaisante indépendamment de l’alcool absorbé. Malheureusement, il n’en est rien.
L’alcool est un diurétique qui inhibe la sécrétion de l’hormone antidiurétique (ADH). En conséquence, le volume urinaire produit après la consommation de bière excède le volume de boisson ingérée. En clair, la bière nous déshydrate.
Mais ce n’est tout. L’alcool impacte également le métabolisme du glucose en perturbant son stockage dans le foie et les muscles, la thermorégulation du corps et perturbe la digestion et le sommeil nécessaires pour une parfaite récupération.
Enfin, une mauvaise hydratation ne favorise pas la réparation des micro-lésions et micro-traumatismes des muscles causés par l’effort physique.
Même si la bière a surtout des inconvénients pour la récupération, il est indéniable que son côté désaltérant et convivial en fait une boisson appréciée des sportifs. Alors, pour le plaisir, rien n’empêche une petite mousse entre copains après une bonne sortie vélo. Avec modération bien sûr !…
A propos de l’auteur
Arnaud est co-fondateur du site www.triathlonmarket.fr et Président d’un club de triathlon. Passionné autodidacte de sport, de triathlon et de sports d’endurance en particulier qu’il pratique quotidiennement depuis 25 ans.
Soyez le premier à commenter