Vous viendrait-il à l’esprit de justifier vos contre-performances sportives par le fait que vous faîtes trop souvent l’amour ? C’est pourtant ce qu’a osé affirmer un président de club de football il y a quelques mois pour expliquer les mauvais résultats de son équipe.
Au-delà de l’aspect folklorique de cette déclaration, une question a de tout temps taraudée les sportifs : les relations sexuelles avant une compétition sportive influencent-elles leurs performances ?
Il existe une croyance tenace affirmant qu’avoir des relations sexuelles avant une compétition nuit à la performance. Déjà, dans l’Antiquité, Platon préconisait que les compétiteurs olympiques évitent « l’intimité sexuelle » avant les courses. Plus récemment, le grand boxeur Mohammed Ali s’imposait une abstinence de 6 semaines avant tout combat, craignant une perte d’énergie physique et mentale.
Depuis, on ne compte plus les médecins de clubs et les entraineurs qui privent leurs joueurs de toute relation, voire de masturbation (difficile à surveiller tout de même…), avant les matchs ou pendant les tournois qui s’étalent sur plusieurs semaines. Pas facile la vie d’athlète…
Faute de s’appuyer sur de réelles et sérieuses études scientifiques, tout cela repose sur le sentiment que la frustration sexuelle renforcerait l’agressivité d’une part et éviterait une fatigue supplémentaire causés par des ébats nocturnes.
Toutefois, des médecins ont également émis l’hypothèse que l’éjaculation pourrait être responsable de la baisse du taux de testostérone, une hormone qui renforce notamment les muscles. Mais au final, c’est plutôt une augmentation du taux de testostérone qui serait constatée et la relation entre testostérone et performance n’est toujours pas clairement démontré.
A ce jour, aucune étude n’a jamais prouvé un quelconque lien entre un rapport sexuel et une contre-performance. D’un point de vue physique, un rapport représente une dépense énergétique minime de quelques dizaines de calories (moins de 100) ce qui n’est rien pour un sportif de haut niveau, voire même pour un amateur.
En clair, le sexe n’a aucun impact, ni bon ni mauvais, sur les performances sportives. Au mieux, le plus grand bénéfice est d’ordre psychologique puisqu’un rapport sexuel permet de se relaxer et d’évacuer le stress préalable à une compétition.
Les sportifs peuvent donc être rassurés. Il n’existe aucune contre-indication à faire l’amour avant une compétition (mieux vaut quand même éviter un rapport 5 minutes avant…). Tout reste une question de mesure. Il est de bons sens d’éviter de revisiter le Kamasutra la veille d’une compétition importante et d’agir avec modération. D’ailleurs, l’histoire ne dit pas si les athlètes avaient su rester raisonnables aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000, où 70.000 préservatifs avaient été mis à leur disposition dans le village olympique et avaient disparu en deux jours…
A propos de l’auteur
Arnaud est co-fondateur du site www.triathlonmarket.fr et Président d’un club de triathlon. Passionné autodidacte de sport, de triathlon et de sports d’endurance en particulier qu’il pratique quotidiennement depuis 25 ans.
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