Fermer

Freins à disques ou freins à patins ?

Ecrit par Arnaud - 22 mars 2021

freins-vélo

Les freins à disques, apparus il y a une vingtaine d’années et bien connus des adeptes du VTT et du cyclo-cross, gagnent de plus en plus de terrain dans le cyclisme sur route. Véritable innovation technologique vouée à remplacer nos bons vieux freins à patins ou dispositif marketing pour vendre des vélos, le débat fait rage.
Les vélos disposant d’un freinage à disques sont de plus en plus nombreux dans les pelotons professionnels et amateurs. Pourtant, le patin fait de la résistance et une grande majorité de coureurs préfèrent toujours utiliser ce système tout en reconnaissant l’efficacité indiscutable du disque dans certaines conditions.
Dans cet article, nous faisons le point sur les avantages et les inconvénients des deux systèmes de freinage sur la base des témoignages de leurs utilisateurs.

Différence entre freins à patins et freins à disques

Les freins à patins sont bien connus et leur système de fonctionnement est assez simple. Il s’agit d’un système de freinage par câble. La pression sur le levier de frein tire le câble auquel il est relié. Celui-ci actionne un étrier qui serrent les patins sur la jante de la roue.

Les freins à disque se séparent en deux catégories : les freins à disques mécaniques et les freins à disque hydrauliques.
Les freins à disque mécaniques fonctionnent grâce à la tension d’un câble qui actionne le mécanisme de l’étrier et pince le disque fixé sur les roues.
C’est surtout au système hydraulique que nous nous intéressons, car c’est le plus répandu. De l’huile est installée dans les gaines qui sous la pression exercée lors du freinage, actionne le dispositif de freinage sur les pistons situés dans l’étrier. Ces derniers viennent alors pousser des plaquettes qui coincent le disque fixé sur la roue.

La différence entre les deux dispositifs, à patins ou à disques, est que la surface de freinage utilisée avec les disques n’est plus la jante mais le disque de freins positionné sur le moyeu de la roue.

La puissance indiscutable du freinage des disques

Il est clair qu’à vélo, l’idée est d’avancer le plus vite possible et non de freiner. Et tous les cyclistes utilisent leurs freins différemment. Certains sont bons descendeurs, d’autres sont plus prudents, certains freinent fort sur de courtes distances, d’autres restent les mains agrippées sur les freins en permanence. Chacun a donc une sensibilité différente par rapport au freinage et celle-ci influence forcément le choix entre les patins et les disques.

Les gros avantages, indiscutables des freins à disques sont la puissance, la progressivité et le confort du freinage. Celui-ci demande peu d’efforts pour une efficacité redoutable en toutes circonstances. Ce système est donc très sécurisant, notamment sur des parcours montagneux où les descentes sont très rapides et nécessitent un freinage constant et plus fort.

De plus, le freinage est insensible aux conditions extérieures, notamment dans un environnement pluvieux voire boueux. Le freinage est efficace immédiatement, sans surprise et sans devoir attendre que l’eau s’évacue des jantes. C’est d’autant plus vrai avec des roues en carbone où le freinage sur sol mouillé manque souvent d’efficacité avec des patins.

Pour des coureurs soucieux de sécurité (certes, nous le sommes tous normalement), les freins à disques sont donc un véritable atout même si les cyclistes plus « conservateurs » mettent en avant les nombreux progrès, eux aussi indiscutables, réalisés sur les freins à patins.

Enfin, il est à noter que pour un cycliste « lourd » qui aura tendance à solliciter ses freins plus fortement, les freins à disques sont indéniablement plus confortables.

freins-à-disque

Oui, mais un freinage parfois excessif ?

Il est parfois reprocher au système à disques un freinage excessif voire le blocage des roues dans certaines circonstances. Si malheureusement certains d’entre vous ont déjà expérimenté ce genre de mésaventure, la clé reste tout de même de savoir freiner : quand freiner et comment freiner. Il n’est donc pas forcément justifié de faire ce procès aux freins à disques ou en tous cas de parler de dysfonctionnement.

Plus vite avec des disques ?

Va t’on plus vite avec des freins à disque ? La question peut paraître étrange puisque l’on parle de freinage. Toutefois, certains avancent que les freins à disques, par la confiance et la sérénité qu’ils procurent permettent aux cyclistes « d’envoyer » un peu plus, surtout dans les descentes. Le freinage plus court permettrait également de gagner quelques secondes.

D’un autre côté, le vélo étant plus lourd, cet avantage est discutable.

Le poids, un véritable argument ?

On estime qu’un système à disques est plus lourd d’environ 400/500 grammes. Le cadre et la fourche, obligatoirement renforcés pour supporter la puissance du freinage, sont plus lourds. S’ajoutent l’huile et tous les composants du dispositif de freinage (leviers, étriers de frein, disques).

Les pneus sont également plus larges puisque du 28mm est souvent préconisé. Les rayons (un peu plus nombreux et avec un plus grand diamètre) et les moyeux apportent aussi un peu de poids en plus par rapport à un système à patins.

Il est vrai que depuis de nombreuses années, le poids des vélos est devenu une obsession. Pour certains, qui en font la chasse à tous prix, ces 400/500 grammes sont une hérésie et rédhibitoires dans l’optique d’un changement de système. Pour d’autres, ce surplus de poids n’est absolument pas significatif pour influer sur la décision d’achat.

A y réfléchir, à moins d’être professionnel, ces 400 ou 500 grammes sont-ils si importants, notamment au regard du poids variable du coureur (une bonne tartiflette la veille de la sortie) ou d’un bidon plus ou moins rempli ? Certains estiment que oui, notamment lorsqu’il faut grimper des cols. Mais n’est-on pas également plus performant en descente avec un peu plus de poids et un surcroît de sécurité ?

Ainsi, il nous semble que le poids du vélo ne soit pas vraiment un argument décisif, au niveau amateur en tous cas. De plus, les fabricants de vélo arrivent désormais à produire des vélos très légers même avec des freins à disques.

Voir des offres de vélos à disques

La surchauffe des composants

Il faut également prendre en considération la chaleur générée par le mécanisme qui entre en action lors du freinage.

Sous l’action des patins, c’est la jante qui chauffe beaucoup. Mais à trop chauffer, dans de longues descentes par exemple, le système peut devenir beaucoup moins efficace voire défaillant.

Avec des jantes en carbone, la chaleur devient encore plus problématique, d’une part pour le freinage en lui-même mais également pour l’usure qu’elle entraîne. Les roues en carbone doivent donc être associées à des patins spécifiques (à gomme tendre de préférence) mais risquent tout de même de se détériorer plus rapidement que prévu. Au prix des roues, cela fait tout de même réfléchir…

Enfin, notez que cette chaleur importante se transmet également aux pneus et aux boyaux dont le comportement peut être altéré si celle-ci est vraiment excessive.

Pas de problèmes de ce type avec le freinage à disques. Toutefois, la surchauffe s’exerce sur le disque lui-même qui peut devenir brûlant, et donc dangereux en cas de chute si les freins ont été beaucoup sollicités.

L’usure du système

Le système à patins s’use plus vite que le système à disques (oxydation des câbles, usure des patins). Les plaquettes et les disques se changent plus rarement que des patins.

Mais comme nous l’avons vu, c’est surtout au niveau des jantes que le freinage à patins est plus problématique. Sous l’effet de freinages répétés, les jantes sont susceptibles de se détériorer et doivent être changées au bout d’un certain temps.

Avec le freinage à disque, ce sont les disques qui s’usent. Il faut donc les changer quand ils sont en fin de vie mais le coût n’est évidemment pas comparable avec celui des roues.

freins-à-patins

Voir des offres de composants de freinage

L’entretien, plus compliqué avec des freins à disque ?

L’entretien d’un système à patins est beaucoup plus simple que celui d’un système à disques. Un changement de câbles ou de patins se réalise assez facilement et ne nécessite pas forcément de passage par l’atelier.

Certes, changer des plaquettes est identique à changer des patins. Mais le système hydraulique est plus complexe. Il est en général préconisé un entretien par an, qu’il est préférable d’effectuer en atelier. Cette révision nécessite en effet un savoir-faire et des réglages précis (la purge, le remplacement et la pression du liquide, le réglage des étriers) bien que certains utilisateurs de freins à disques estiment, qu’avec quelques notions de bases, l’entretien du système n’est pas si compliqué.

Par ailleurs, les cyclistes sont très sensibles aux bruits émis par leur monture. Nous savons qu’il n’y a quasiment aucun bruit généré par les freins à patins (ou alors il faut vite emmener le vélo à l’atelier !). En revanche, des cyclistes se plaignent parfois du bruit que fait un système à disques. Ces couinements peuvent avoir plusieurs origines : la qualité de l’huile, des vibrations au niveau du disque ou de la roue ou encore la saleté ou de l’huile sur les disques et les plaquettes. En principe, rien de grave…

Ainsi, même si l’entretien de freins à disques semble plus exigeant, la différence entre les deux systèmes ne semble pas si importante, d’autant moins si le vélo passe par un atelier professionnel une fois par an.

Voir des offres de vélos à patins

L’aérodynamisme en question

L’aérodynamisme du vélo est très important si l’on souhaite performer. Des tests ont montré qu’une roue à disque consomme des watts supplémentaires mais cela apparaît, au niveau amateur, assez peu significatif (à une vitesse de 45 km/h, le vélo à disque consomme alors 4w supplémentaires). Quoiqu’il en soit, les constructeurs de vélos et de roues travaillent beaucoup pour améliorer ces points.

En cas de voile des composants

Dans les deux systèmes, le voile d’un des composants est problématique. Si la roue est voilée, il est probable que le freinage avec des patins soit altéré voire carrément défaillant. En revanche, avec le disque, ce type de problème ne change rien au freinage.
Mais un disque peut aussi se voiler suite à un choc, en sortie ou dans le transport. Dans ce cas, le freinage peut devenir difficile, ralentir le vélo et user prématurément les composants.

Le coût d’acquisition, un facteur de décision

Si les constructeurs sont pointés du doigt dans ce débat, c’est parce que le freinage à disques nécessite un vélo et des roues spécifiques, souvent plus chers que pour un vélo identique avec un système de freinage à patins. Pour deux vélos identiques, les vélos à disques sont en moyenne 10% plus chers. A chacun de voir, en fonction du budget qu’il souhaite allouer à son vélo, quel est le choix le plus opportun.

Par ailleurs, même s’il restera toujours des aficionados des freins à patins, il est probable que le disque prenne une part de plus en plus importante dans le monde du vélo. On le constate facilement dans les rayons des magasins de cycles. Phénomène de mode ou non, il sera peut-être plus facile de revendre un vélo à disques qu’un vélo à patins dans le futur. Est-il alors judicieux d’acheter désormais des vélos avec freins à patins et les roues qui vont avec ? Chacun se fera également son opinion…

Trouver votre vélo au meilleur prix

Et au niveau du look ?

Nous ne nous étendrons pas sur l’esthétique des deux systèmes. Certains cyclistes estiment que la rondeur du disque et son alignement avec les roues est plus élégant que des étriers et des patins. D’autres, au contraire, trouvent que le disque dénature la roue. Les goûts et les couleurs…

641070175-0_0

Ce qu’il faut retenir

La conclusion qui s’impose est que les deux systèmes ont des avantages et des inconvénients et que nul ne peut dire dans l’absolu, qu’un est meilleur que l’autre. Chaque cycliste a ses propres priorités (sécurité, budget, entretien, poids, …) qui détermineront son choix final au moment de l’achat. Les coureurs qui veulent le vélo le plus léger possible ou moins cher à vélo équivalent opteront pour un freinage à patins. Les cyclistes sensibles à la sécurité, évoluant régulièrement en montagnes et sous la pluie choisiront probablement un freinage à disques.

Quoiqu’il en soit, il sera intéressant de suivre l’évolution des systèmes de freins et le comportement des fabricants par rapport à cette problématique de freinage qui divise autant les pelotons.

 

A propos de l’auteur

Arnaud est co-fondateur du site www.triathlonmarket.fr et Président d’un club de triathlon. Passionné autodidacte de sport, de triathlon et de sports d’endurance en particulier qu’il pratique quotidiennement depuis 25 ans.

 

 

Soyez le premier à commenter

Nom
Email
Votre commentaire

Jusqu'à -70% sur les grandes marques de triathlon !!!

Tu veux recevoir chaque jour des coupons de réduction et des bons plans en exclusivité ?